Restaurer les milieux aquatiques

En Octobre 2021, le SMABB a délibéré sur sa participation au Contrat Territorial Milieux Aquatiques de la Bouzanne, dit CTMA Bouzanne, programme d’action de 5 ans impliquant l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, la Région Centre-Val de Loire et le SMABB.

Dans ce programme d’action, on retrouve en particulier des projets de travaux de restauration écologique sur le Gourdon, le Creuzançais, la Bouzanne amont, l’Auzon et la Bouzanne aval. Le SMABB propose des travaux de génie écologique aux riverains afin de redonner aux cours d’eau dégradés ses fonctionnalités naturelles.

Tous les travaux prévus sont déclarés d’intérêt général .

Ces travaux consistent en différents types d’intervention :

  • LA RECHARGE GRANULOMÉTRIQUE
    favorise le transport de sédiments, la diversification des écoulements et l’auto-épuration de l’eau
  • LE REMÉANDRAGE
    crée un nouveau lit sinueux plus naturel qui permet de ralentir l’eau, allonger les temps de parcours et diversifier les habitats
  • L’AMÉNAGEMENT D’OUVRAGES
    vise à améliorer la continuité écologique via la création de brèches, de passes à bassins, voire la suppression d’ouvrages sans usage là où c’est possible
  • L’AMÉNAGEMENT D’ABREUVOIRS
    limite le piétinement des berges par le bétail et le départ de sédiments via la mise en place de clôtures et la création de descentes stabilisées
  • LES PLANTATIONS EN BERGE
    la végétation en berge, dite “ripisylve” aide l’eau à s’infiltrer en période de crue et restitue l’eau au milieu en étiage, l’épure, elle apporte aussi de l’ombrage qui limite les hausses de température

+ D’INFOS SUR LE CTMA BOUZANNE    

Ce programme d’actions prévu de 5 ans découpé en deux volets 2022-2023 et 2024-2026 a été construit suite à une étude de diagnostic des cours d’eau multi-partenariale. Il s’inscrit dans le grand Contrat Territorial de la Creuse et de ses affluents, coporté par le SMABB et le SMABCAC.

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Pourquoi intervenir sur les cours d’eau?

Face aux observations témoignant de la dégradation de la qualité des cours d’eau,  une politique nationale a été mise au point afin de favoriser l’amélioration de la qualité de l’eau des rivières et de leur fonctionnement, notamment par la restauration écologique de ces rivières. Ce gain sur la qualité de l’eau est doublé d’un gain en quantité d’eau  dans la rivière : solutions fondées sur la nature, l’aménagement écologique des cours d’eau augmente la résilience de ces milieux  face au changement climatique.

Il est à noter que, depuis les années 1990, plusieurs données montrent une détérioration des milieux aquatiques et de la qualité de nos rivières. Chaque bassin hydrographique a ses propres facteurs de dégradation mais on peut noter que le bassin versant de la Bouzanne traduit les facteurs d’altération retrouvés plus généralement sur le territoire français :

  • Le remembrement agricole
    Dans les années 1970-1980 :  une politique de remembrement agricole s’est déployée en particulier sur la partie amont du territoire : les méandres de la Bouzanne ont été coupés, certaines portions de cours d’eau ont été rectifiées et une grande partie des rivières ont été recalibrées. L’objectif était alors de maximiser le potentiel agricole des cultures en évacuant l’eau des sols. Ces opérations, généralisées et poursuivies par de réguliers curages ont complètement déstructuré les cours d’eau, leurs habitats et leur fonctionnement hydrologique.

 

  • L’intensification des pratiques d’élevage et la dégradation des berges
    Entre les années 1960 et 1980 on connaît un fort développement des pratiques d’élevage, le nombre d’UGB (Unités Gros Bétail) augmente sans que les cours d’eau soient nécessairement aménagés en conséquence. Depuis 1980 la tendance est plutôt à la stabilisation voire en légère diminution. Les piétinements en berge restent très importants sur le bassin versant et engendrent de nombreuses altérations sur la rivière (colmatage du lit, érosion des berges, …)

 

  • L’implantation d’ouvrages type barrages qui font obstacle à la continuité écologique :  seuils de moulins, déversoirs de plans d’eau, et autres ouvrages transversaux
  • Depuis plusieurs siècles de nombreux moulins se sont construits en bord de cours d’eau, pour assurer une transformation intéressante de l’énergie hydraulique en énergie mécanique voire électrique dès 1850-1900. Ensuite cette production d’énergie a rapidement été remplacée par d’autres types de sources d’énergie (nucléaire essentiellement). Les ouvrages ne sont plus utilisés pour leur production d’énergie mais sont conservés pour la plupart à titre de lieu de villégiature et de patrimoine historique. Les seuils de moulins constituent des obstacles à la continuité écologique, et lorsqu’ils sont nombreux et se succèdent les uns aux autres, ils peuvent avoir un impact cumulé très lourd sur la qualité de l’eau et sur la quantité d’eau disponible dans la rivière.
  • Enfin, de nombreux plans d’eau de loisirs ont vu le jour dans les années 1970-1980 sur le bassin versant. On peut citer par exemple le plan d’eau de Neuvy-Saint-Sépulchre. Tous ces plans d’eau se comportent comme des  barrages : lorsqu’ils sont traversés par un cours d’eau, ils retiennent l’eau, les sédiments à l’amont de l’ouvrage et ne permettent pas le franchissement des espèces aquatiques de l’aval vers l’amont.